Malade depuis 2007, diagnostiqué de ce cancer, Duly Lambert, diplômé en communication sociale à la FASCH, détenteur d’un master en journalisme, s’est battu jusqu’au bout. Des mois durant, il s’est astreint à la rigueur d’une chimiothérapie avant de poursuivre son traitement à Cuba. Le 10 mars dernier, il est reparti au pays de Castro, et comme Hugo Chavez avant lui, avec un verdict implacable. « Les Cubains avaient dit qu’il n’y avait plus d’espoir », raconte son épouse, Véroniquéa Lambert.
Duly n’était pas mis au courant. Il fondait de l’espoir dans quelques bons jours, si la chimio était reprise. Enflé, défiguré, il a finalement compris que la mort le gagnait peu à peu quand il ne pouvait plus manger, parler, ni se laver, explique Véroniquéa, un roc de femme qui avait dit oui pour le meilleur et pour le pire à Duly un 30 décembre 2011.
Elle était là au moment du choc cérébral. Là pendant l’hémorragie interne entouré de deux chirurgiens et d'un interniste, proches de la famille qui se relayaient au chevet de Duly Lambert. Là jusqu’à la fin. Depuis jeudi soir, Véroniquéa qui n’a jamais fermé les yeux, confie ce vendredi en milieu de journée qu’elle est « encore debout ». Sans savoir comment.
Directrice des infos et co-présentatrice des infos pendant des temps avec Duly Lambert elle se serait bien passée de cette info en Une de son journal vendredi matin. Marie Raphaëlle Pierre, des sanglots dans la voix en annonçant la nouvelle ce matin, souligne qu’elle a « perdu un collègue ami, un frère ».
Secouée par cette disparition, celle qui s’était mise en quatre pour mobiliser des fonds, rameuter la corporation, retient en revanche quelque chose de positif. « Les efforts abattus ont permis à Duly de passer plus de temps avec son unique fils de 10 mois, Cédrick Rafael Lambert », explique tout émue Marie Raphaëlle Pierre. Un jour de plus avec son enfant est peu et immense à la fois.
Duly, pour Jacky Marc, « c’est une bonne plume ».Le journaliste capable de rendre un reportage vivant, avance le journaliste de radio Minustah où Duly Lambert a travaillé. « Avec ce cancer, il a vécu l’enfer », raconte Jacky Marc, son ami, mentor, son parrain de mariage.
« Consternée » par la mort de Duly Lambert, Esméralda Milcé estime que c’est une perte pour le journalisme haïtien. Camarade de Duly à la deuxième promotion du master en journalisme CFPJ/Université Quisqueya, elle espère que la corporation sera solidaire de Cédrick Rafael, le fils de 10 mois du disparu qui a aussi travaillé à radio Mélodie.
Au journal Le Nouvelliste où il a effectué un stage, on retient la simplicité, l'engouement du journaliste toujours appliqué.
Les funérailles de Duly Lambert seront chantées le mardi 8 avril 2014 en l’église du Sacré cœur de Turgeau à 9 heures du matin. L’exposition aura lieu à la grotte du Sacré-Cœur, informe la femme du disparu, Veroniquéa Lambert.