jeudi 13 mars 2014

Les étudiants de Jacmel en colère contre Lambert

Haïti/Politique
Le Nouvelliste | Publié le : 12 mars 2014
Plusieurs centaines d’étudiants issus de l’Université publique du Sud-Est de Jacmel (LIPSEJ) et de la Faculté de droit de Jacmel ont manifesté dans les rues de la ville mercredi 12 mars en vue d’apporter leur soutien à leur camarade Daniel Théodore qui a été battu par le sénateur Wencesclas Lambert. 
Les Manifestants flechissent leurs genoux 

Mes André Michel et Newton Saint-Juste en compagnie de la victime Daniel Théodore 

Daniel Théodore, délégué du "Mouvement revendicatif pour l’avancement de Corail Soult" (MORACS), et également étudiant en 2e année d’agronomie à l’Université publique du Sud-Est de Jacmel (LIPSEJ), a été molesté par le sénateur Wencesclas Lambert. Le parlementaire du Sud-Est lui a brisé la mâchoire et arraché à coups de poing une dent. Munis de pancartes, les manifestants ont sillonné plusieurs rues de Jacmel. La foule a grandi tout au long du parcours. Plusieurs leaders des organisations de la société civile ainsi que des hommes politiques ont été remarqués au sein de cette manifestation.
La démission et l’arrestation de Wencesclas Lambert, justice et réparation pour l’étudiant Daniel Théodore, sont entre autres, les revendications des protestataires. Ils ont lancé des propos hostiles contre le sénateur agresseur. A l’avenue Barranquilla de Jacmel,les mainifetsants ont crié « A bas le règne lambertiste dans le Sud-Est ». Ils ont arraché et brûlé une banderole sur laquelle le nom de Joseph Lambert est écrit. Enveloppé du drapeau haïtien et tenant une enveloppe dans sa main droite, le citoyen Daniel Théodore a déclaré que ce geste symbolise sa révolte contre l’acte inqualifiable posé par le parlementaire Wencesclas, au mépris de la démocratie, de la déclaration universelle des droits de l’homme et de la Constitution haïtienne. La victime s'est rendue au parquet de Jacmel accompagnée de Me André Michel et Me Newton Saint-Juste, ses deux avocats, pour déposer également une plainte contre le sénateur Wencesclas. « A l’heure où l’on prône un État de droit, le Parlement doit se positionner face au comportement du sénateur Wencesclas», a déclaré Me André Michel, qui souhaite que la justice intervienne équitablement dans cette affaire. Me Antoine Jean Féraud, commissaire du gouvernement du parquet de Jacme,l promet de faire ce que de droit dans cette affaire. Il a, toutefois, souligné à l’attention de la victime qu’actuellement le parlementaire jouit de son immunité. Plusieurs représentants des organisations dans la région se disent inquiètes quant à un traitement du dossier. Selon eux, la justice jacmelienne est déjà sous l’emprise des autorités de cette région. Suite à la violente altercation survenue le 8 septembre 2012, dans les studios de Radio Bellevue internationale à Jacmel, entre le sénateur du Sud-Est, Edwin Zenny (Edo) et le juge suppléant du tribunal de paix de Jacmel, Bob Simonis, qui participait avec le professeur Pierre Lucien, à une émission animée par le journaliste Etzer Pierre, durant laquelle, le sénateur Zenny aurait craché au visage du juge de paix. Le professeur Lucien et le juge Simonis ont déposé chacun depuis 20 septembre 2012, une plainte formelle au parquet de Jacmel contre le sénateur Edwin Zenny. Le parquet a decidé de classer sans suite ce dossier. Cette manifestation a été l’occasion pour l’ingénieur Jean Isalon Tevenin, originaire de la commune de Bainet, de déposer lui aussi une plainte contre le sénateur Wencesclas Lambert. Selon l’ingénieur, il a été aggressé par le parlementaire et ses partisans, le 9 janvier dernier dans ladite commune. Rappelons que dans le cadre d’un conflit terrien opposant le sénateur Wencesclas et Jean-Robert Alexandre ainsi que sa femme Suze Télémaque, le 11 juin 2012, dans la localité de Bréman, de Jacmel, ces derniers ont été brutalisés par le parlementaire.
Claudy Bélizaire

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